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Portrait d'étoile


Hatem Ben Arfa est une étoile à part, une étoile non visible. Tout le monde sait qu’elle existe mais personne ne l’a vraiment vue briller, trop souvent cachée par une multitude d’autres comètes, plus ou moins grandes les unes que les autres. Alors, je me suis décidé à prendre un télescope pour pouvoir étudier d’un peu plus près, cette magnifique étoile.

Hatem Ben Arfa est né le 7 mars 1987 à Clamart. Fils de Kamel, ancien international tunisien, Hatem fait très vite ses preuves dans sa cité. Suivant les traces de son idole Maradonna, Hatem réalise des performances incroyables dans le club de Montrouge. Chaque week-end, de nombreux recruteurs se pressent pour superviser le jeune prodige. Mais sa famille décide finalement de suivre les conseils de leur voisin Michel Ouazine, journaliste spécialisé dans le football et qui a tout de suite repéré l’incroyable «habileté technique et intelligence du jeu» du joueur. Hatem intègre finalement l’Institut National du football à Clairefontaine en 1999 à 12 ans, un an avant la normale. Cet institut prestigieux a vu passer les Henry, Anelka, Saha et consorts, et Hatem est bien décidé à entrer dans cette lignée fabuleuse. Le jeune prodige y poursuit un apprentissage de trois ans, découvrant au passage l’Equipe de France des 15 ans. Avec cette équipe, il ira en finale du tournoi de Montaigu et sera même élu meilleur joueur de la compétition. Suite à ses remarquables prestations, de nombreux clubs tentent d’acquérir la nouvelle pépite du football français. C’est finalement Lyon qui y parviendra, surpassant tous ses rivaux sur le plan financier. Au moins 150 000 euros de prime à la signature et un salaire mensuel de 8 400 euros contre les 1 500 qu’il percevait auparavant. Hatem vient de céder à l’argent. Certes il signe dans un club Champion de France, mais il sait désormais qu’il va falloir se battre pour trouver sa place en équipe première.

Cependant, chez les jeunes, Hatem continue de montrer son incroyable potentiel. Avec les 16 ans nationaux, il remporte le tournoi du Val de Marne et est élu meilleur joueur. Mais son point d’orgue en sélection reste le titre obtenu avec ses compères Nasri, Benzema et Menez de Champion d’Europe des moins de 17 ans en 2004. Suite à ce titre, Hatem intègre l’effectif professionnel de Lyon et dispute neuf matches de Championnat lors de la saison 2004-2005 ainsi que quatre matches de Ligue des Champions. Mais il est encore loin d’être titulaire et il poursuit donc son ascension chez les jeunes. Ainsi, après avoir été vice Champion de France des 16 ans en 2003, vice champion des 18 ans en 2004, il devient champion de France des 18 ans en 2005 et parvient à emmener son équipe en finale de la Coupe Gambardella. Cette année, il réalise aussi de bonnes performances avec l’équipe réserve en CFA. Suite à ses très belles performances, l’année suivante, Hatem intègre à part entière l’effectif professionnel. Mais, Gérard Houllier qui a succédé à Paul Le Guen, n’accorde que très peu de temps de jeu au jeune prodige, lui préférant sur le côté gauche un certain Florent Malouda. Hatem reste cloué sur le banc et cela ne l’enchante guère: «C’est normal. Quand on rentre dans l’effectif professionnel, c’est pour jouer, c’est notre but. Maintenant, il ne faut pas s’affoler. La patience, c’est vraiment très important». Hatem attendra donc pendant que ses camarades de sélection Nasri et Menez commencent à s’épanouir au plus haut niveau. Mais la saison suivante, pas de changements.

La saison dernière est presque la pire pour Hatem. Il ne joue quasiment aucun match en début de saison, devenant le remplaçant des remplaçants. Il faut dire que la concurrence est énorme avec Malouda, titulaire indiscutable, Wiltord et Kallstrom. Gérard Houllier ne le trouve «pas complètement prêt pour le combat de très haut niveau» mais trouve que «c’est un joueur passionnant qui va mettre plus de temps à mûrir». Mais alors, pourquoi un si grand prodige ne parvient pas à percer au plus haut niveau? Pour l’entraîneur lyonnais, l’explication est simple: «Hatem était super doué et supérieur aux autres jusqu’à un certain âge. Après, quand il entre dans la cour des grands, il n’est plus supérieur. Déjà physiquement: il faut qu’il devienne un athlète du football. Je pense qu’il est dans cette phase de post formation et l’impatience n’est pas forcément une vertu qui vous permet d’atteindre les objectifs à la fois de carrière et de résultat que vous souhaitez obtenir».

Du côté d’André Mérelle, directeur de l’INF Clairefontaine depuis 2004, l’explication est différente: «On a un peu l’impression que les gens de talent restent sur leur talent et souvent, ne cherchent pas à être meilleurs. Ceux qui réussissent sont souvent ceux qui aiment travailler et s’entraîner». De la rigueur. Hatem en a manqué cette année en étant en retard à deux ou trois reprises aux causeries, erreur qui lui valut d’être écarté un certain moment du groupe professionnel. Erreur de jeunesse, dirons-nous. Malgré cette saison décevante, Hatem marqua son premier but en Ligue 1 d’une splendide reprise de volée du droit, chose assez rare pour un pur gaucher, au point de penalty. Mais Hatem a pris énormément de retard sur les autres de sa génération. Nasri est devenu un titulaire indiscutable à l’OM et a intégré l’Equipe de France tout comme Karim Benzema, partenaire en club du jeune lyonnais et Jérémy Ménez a réalisé une bonne saison avec Monaco.

Mais cette nouvelle saison s’annonce différente. C’est peut-être la saison de la révélation pour Hatem, celle où il pourra enfin exprimer pleinement son immense talent. Le club lyonnais a connu de nombreux changements cet été. Changement d’entraîneur avec l’arrivée d’Alain Perrin et surtout, le plus important pour Hatem, le départ de Florent Malouda à Chelsea. Ce départ est une très bonne nouvelle pour lui car c’est maintenant un des seuls prétendants pour remplacer l’international français. Certes il y a Nadir Belhadj, l’ex sedanais, susceptible lui aussi d’évoluer à ce poste mais ce dernier est plutôt pressenti pour être un joker de luxe du côté gauche grâce sa polyvalence. Mais le plus important, finalement, c’est qu’ Alain Perrin compte sur lui: «Je souhaite lui donner du temps de jeu. C’est un joueur prometteur, talentueux, issu d’une belle génération. Il n’est pas mûr mais il est temps pour lui de franchir une étape». L’Olympique Lyonnais ne devrait donc pas recruter de milieu gauche après avoir longtemps songé à s’attacher les services du Parisien Jérôme Rothen.

Hatem pourra donc enfin, si la situation ne bouge pas, montrer à tout le monde l’étendue de son talent. Jugé un peu frêle physiquement les saisons précédentes, le jeune lyonnais s’est renforcé musculairement: «J’en tire tous les bénéfices lors des contacts ou sur les protections de balle. Quand je percute, je reste plus compact et je tiens mieux sur mes jambes». Hatem devra aussi faire des progrès défensifs. En effet, Alain Perrin étudie la mise en place d’un 4-4-2, système dans lequel les milieux latéraux doivent faire preuve d’une grande rigueur défensive. De plus, Fabio Grosso et Nadir Belhadj, les deux joueurs susceptibles d’évoluer au poste d’arrière gauche, sont beaucoup plus offensifs qu’Abidal. Mais Hatem en a conscience: «C’est quelque chose qui se met en place progressivement, au fil des entraînements». Au delà de ses défauts, nul ne doute qu’Hatem fera admirer son immense qualité technique et son sens de percussion hors du commun. Quant à ceux qui le jugent trop individualiste, il réplique: «C’est comme ça quand on est issu d’une cité. On veut marquer et dribler tout le monde. Mais c’est vrai que quand on avance, il faut gommer ça petit à petit. On essaye de garder cet acquis sans excès et au profit de l’équipe». Mais n’oublions pas que Cristiano Ronaldo était aussi comme ça les premières années. Quand on voit ce qu’il est devenu, on peut souhaiter le même mal au prodige lyonnais. L’individualisme est un peu comme l’alcool, il faut le consommer avec modération. Car s’il est bien beau de réfléchir pour trouver la bonne solution, il faut aussi des joueurs capables de percuter sans se poser de questions. Hatem est de cette lignée.

S’il parvient à exploiter son immense talent et à gommer ses défauts, Hatem est capable de réaliser une saison exceptionnelle et pourquoi pas de postuler à l’Equipe de France d’autant plus que les purs milieux gauches se font rares dans notre pays. Hatem se sent prêt à relever ces challenges, conscient d’avoir grandi dans de nombreux domaines: «On ne change pas, on évolue. Je pense que j’ai beaucoup évolué dans ma tête, dans mon comportement, dans la façon de gérer mes émotions. Dans plein de critères, je sens que j’ai beaucoup progressé».

Cette étoile, longtemps cachée devrait enfin se dévoiler pour briller de pleins feux. Attention les yeux, car personne ne connaît sa luminosité maximale.

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